SYNTHESE
La loi sur les Dix commandements dans les écoles de Louisiane toujours critiquée
Les parlementaires de Louisiane ont révisé leur projet de loi sur l'affichage des Dix Commandements dans les classes des établissements scolaires ...
PAR ASTEUR.LA, LUNDI 27 MAI 2024
Crédit : Image par Pixabay
Les parlementaires de Louisiane ont révisé leur projet de loi sur l'affichage des Dix Commandements dans les classes des établissements scolaires pour éviter d'éventuelles poursuites judiciaires. Ils ont notamment ajouté un texte qui les contextualises en mettant en avant leur signification historique et leur rôle dans les fondements du système juridique. Ils ont aussi autorisé l'affichage d'autres documents à leur côté comme la Déclaration d'Indépendance. Les groupes de défense des libertés civiles comme l'ACLU, Americans United for Separation of Church and State ou encore Freedom From Religion Foundation ne désarment pourtant pas et soutiennent qu'exiger l'affichage d'un texte religieux dans les écoles publiques viole la clause de séparation de l'Église et de l'État, quel que soit le contexte.
Ils mettent en avant la décision de la Cour suprême de 1980 dans l'affaire Stone contre Graham qui a invalidé une loi du Kentucky exigeant l'affichage des Dix Commandements dans les écoles comme étant inconstitutionnelle et ne servant aucun objectif législatif laïc. Le projet de loi a été adopté par 30 voix contre 8 au Sénat de Louisiane faisant de l'Etat le premier du pays a exiger l'affichage des Dix Commandements. L'opération devait être financée par des dons privés. L'adoption du projet de loi met en évidence la frontière de plus en plus floue entre l'Église et l'État dans certains États dirigés par les républicains, des propositions similaires étant envisagées dans l'Utah et le Texas. Ses opposants y voient la promotion d'une doctrine religieuse spécifique dans les écoles publiques.
Au-delà des arguments des partisans de la loi, nombre d'observateurs s'interrogent sur l'impact de l'affichage de textes religieux explicitement chrétiens sur les élèves qui pratiquent d'autres religions ou qui sont athés. Cet affichage qui promeut une doctrine religieuse spécifique viole par ailleurs l'interdiction du Premier Amendement sur l'établissement d'une religion par le gouvernement. La loi pourrait ainsi marginaliser dans leur propre école une population étudiante diversifiée et ouvrir l’État à des batailles juridiques coûteuses. L'affichage des Dix Commandements pourrait également créer un environnement pédagogique inconfortable ou hostile pour les étudiants de confessions minoritaires ou sans foi, ce qui pourrait entraver leur capacité à participer pleinement à leur scolarité.
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