SYNTHESE
L'arrivée du compte d'épargne-études pourrait sonner le glas de l'enseignement public
Le Sénat de Louisiane a adopté le projet de loi 313 qui mettra en place si il est accepté à la Chambre, le 'Programme de bourses LA GATOR' pour ...
PAR ASTEUR.LA, JEUDI 30 MAI 2024
Crédit : Image par Pixabay
Le Sénat de Louisiane a adopté le projet de loi 313 qui mettra en place si il est accepté à la Chambre, le 'Programme de bourses LA GATOR' pour fournir des comptes d'épargne-études (ESA) aux parents. Ces comptes permettront d'utiliser les fonds publics pour les frais de scolarité dans les écoles privées et d'autres dépenses éducatives. L'adoption du projet accorde une victoire majeure au gouverneur républicain Jeff Landry, qui a fortement plaidé en faveur de la mesure. Le programme sera accessible aux familles à faible revenu, aux étudiants handicapés et à ceux qui quittent les écoles publiques, et pourrait éventuellement être ouvert à tous les étudiants. Le coût du programme est compris entre 260 à plus de 500 millions de dollars, ce qui suscite des inquiétudes sur son financement.
Ce programme de compte d’épargne-études (ESA) peut offrir plusieurs avantages aux étudiants et aux familles, le premier d'entre-eux étant le choix de l'école et l'accès à une éducation personnalisée qui offre un meilleur environnement d'apprentissage pour leur enfant comme des classes moins chargées, un enseignement spécialisé ou des approches éducatives mieux adaptées aux élèves. Il permet aussi un accès plus abordable aux écoles privées dont les tarifs sont prohibitif. Le programme permet également la portabilité des fonds au sein de l'Etat en cas de déménagement et d'être reportés d'années en années pour prévoir de futures dépenses d'éducation. Les bourses de l'ESA sont moins coûteuses que le financement actuel des écoles publiques ce qui permettrait de réaliser des économies pour l'Etat.
Le programme suscite cependant de nombreuses critiques. Les observateurs estiment qu'il aura un impact négatif sur le financement et la qualité des écoles publiques. Avec moins de financement, celles-ci pourraient être confrontées à des coupes budgétaires qui entraîneraient des classes surchargées, moins de ressources et de programmes, des difficultés à retenir des enseignants de qualité et une baisse globale de la qualité de l'éducation. Le risque de ségrégation existe aussi. Les écoles publiques sous-financées manqueraient de mixité sociale avec des effectifs issus de communautés défavorisées, ce qui amplifira rapidement les inégalités existantes tandis que les écoles privées maintiendront leur politique d'admission sélective. La loi supprime aussi l'obligation des tests standardisés pour les écoles privées.
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