SYNTHESE

Relance de la compétitivité des ports louisianais face aux défis de la conteneurisation

Les ports louisianais du bas Mississippi, bien qu’historiquement stratégiques, sont aujourd'hui confrontés à des contraintes structurelles...
PAR JC JABOUIN - ASTEUR.LA, JEUDI 3 AVRIL 2025

Crédit : Image par Pixabay

Les ports louisianais du bas Mississippi, bien qu’historiquement stratégiques, sont aujourd'hui confrontés à des contraintes structurelles significatives. Le pont Crescent City Connection, par exemple, impose des limites cruciales au tirant d'air, rendant difficile l'accueil de porte-conteneurs modernes. Cet obstacle, combiné à un retard dans le développement du Terminal international de Louisiane (LIT), affaiblit la compétitivité régionale face à des hubs bien équipés comme Houston et Mobile. Avec un premier quai du LIT prévu pour 2028, les ports de la Nouvelle-Orléans doivent jongler entre maintien des activités actuelles et compétition accrue.

Malgré ces défis, les opportunités de croissance abondent pour les ports louisianais. Les cargaisons en vrac, telles que les biocarburants et les céréales, offrent un potentiel immédiat, renforcé par des volumes d’exportation en nette augmentation. L’innovation intermodale, comme les services de conteneurs sur barge entre Baton Rouge et La Nouvelle-Orléans, apporte également un avantage compétitif en réduisant la congestion routière tout en reliant efficacement l’arrière-pays. Enfin, les investissements stratégiques, soutenus par des financements massifs, visent à positionner le LIT pour capturer un marché de 2 millions d’EVP, une fois pleinement opérationnel après 2028.

La reconquête des parts de marché passe par un engagement stratégique et une exécution sans faille. L’achèvement à temps du LIT sera crucial pour accueillir le trafic Asie-Golfe et offrir un avantage comparatif majeur. En attendant, exploiter les forces dans le domaine des cargaisons en vrac et renforcer les collaborations intermodales, telles que l’accord CORBA, permettront de pallier le manque d’infrastructures adaptées. S’orienter vers des secteurs émergents comme le fret lié à la logistique carbone et au GNL pourrait également ouvrir de nouvelles opportunités. Les ports louisianais, forts de leurs bases solides, doivent toutefois surmonter ces défis temporaires pour revenir au premier plan de la scène maritime.

En France, les ports sont confrontés à des défis de compétitivité, notamment dans le trafic conteneurisé, où leur part de marché européenne reste inférieure à 10%. En 2023, Le Havre et Marseille-Fos ont traité respectivement 3 et 1,4 millions d'EVP, tandis que HAROPA Port a consolidé 2,63 millions d'EVP malgré un recul maritime national de 4,5%. Pour moderniser leurs infrastructures, des investissements massifs sont prévus : HAROPA (200 M€ en 2025), Strasbourg (200 M€ sur 10 ans), et Dunkerque, axé sur les énergies décarbonées. En parallèle, l'électrification des ports et le développement de hubs pour biocarburants et hydrogène soutiennent la stratégie nationale visant à atteindre 80% de fret conteneurisé d'ici 2050. Les Assises 2025 symboliseront cette ambition.

ECONOMIE INFRASTRUCTURES TRANSPORTS

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