EAU

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Le S&WB manque d'électricité pour le drainage

Les pluies torrentielles qui ont récemment inondé les rues de La Nouvelle-Orléans ont révélé d'important dysfonctionnement dans l'entretien des pompes censées assurer le drainage de l'agglomération rapporte le Times Picayune. Un récent rapport indique en effet que le S&WB n'avait pas la puissance nécéssaire pour faire fonctionner toutes ses pompes en raison de la vétusté des installations techniques. L'une des principales turbines qui fournit 20 mégawatts d'énergie au S&WB ne fonctionnait qu'a la moitié de sa capacité et s'est arrêté au beau mileu de la tempête. L'autre grande turbine était en maintenance. Le S&WB ne disposait alors que de 38 des 45 mégawatts nécéssaires pour alimenter ses pompes. Le rapport indique aussi que les services ont été dépassé par les conditions météorologiques qui ont apporté près de 130mm d'eau pluviale. La perte des deux turbines crée un sérieux obstacle aux opérations de drainage du S&WB. Le retour en service de la turbine en maintenance ne résoudra pas la menace alors que l'autre turbine reste en panne. Néanmoins, une nouvelle source d'électricité rentrera en service à la mi-2025 et apportera plus de fiabilité aux ressources électriques.

Menace sur l'eau potable, un problème connu depuis 1990

La menace sur l'eau potable dans le sud louisianais a été identifié dés 1990 selon un rapport du Corp des ingénieurs de l'armée rappelle Nola.com. Celui-ci en fesait porter la responsabilité au dragage du cours inferieur du Mississippi pour permettre aux navires commerciaux, toujours plus gros, d'atteindre La Nouvelle-Orléans. Si le cours du fleuve n'avait pas été approfondis à plus de 16m, les remontés d'eau salée n'auraient pas souiller les eaux de la paroisse de Plaquemine. L'approfondissement du chenal permet en effet à l'eau salée plus lourde de s'accumuler sous l'eau douce plus légère, que les débits affaiblis en aval ne peuvent déplacer. Le corp prévoyait que le phénomène dans cette paroisse durerait qu'une dizaine de jours lors des périodes d'étiages du fleuve malgré l'alerte de 1981. Plaquemines est pourtant confrontée à une contamination par l'eau salée depuis juillet, soit plus de trois mois.

Des solutions couteuses face aux menaces sur l'eau potable

Tandis que l'arrivée des eaux salées remontant le Mississippi menace l'agglomération de La Nouvelle-Orléans, un projet d'abduction d'eau couteux a été présenté par le S&WB rapporte Nola.com. Entre 150 à 250 millions $ seraient ainsi nécéssaires pour répondre aux besoins en eau potable de la ville. La somme serait couverte à 75% par le gouvernement fédéral. La conduite d'eau envisagée en polyéthylène haute densité s'étendrait sur 24km à partir de la bosse de Kenner et nécéssiterait une dizaine de pompes. Des conduites plus petites sont par ailleurs prévues dans la paroisse de Jefferson ainsi que le transport d'eau par barge. La Grande Nouvelle-Orléans n'a pas été confrontée à une telle menace depuis 1988. La sécheresse dans le Midwest entraîne un faible débit du Mississippi et la remonté de son cours par des eaux salées provenant du golfe du Mexique.

Vers une réduction du débit de l'Atchafalaya en faveur de la N.O.

La lutte contre les eaux salées qui remontent le Mississippi emprunte diverses formes souligne The Advocate. Le Corps des ingénieurs de l’armée envisage d'utiliser la structure qui contrôle les eaux du Mississippi vers l'Atchafalaya pour augmenter le débit du fleuve. La décision pourrait cependant être un sérieux problème pour les systèmes de production d'eau potable le long de l'Atchafalaya mais aussi pour la faune et la navigation sur le cour d'eau. L'arrivée d'un front pluvieux sur le bassin de la rivière Rouge pourrait néanmoins permettre l'opération. Une loi des années cinquante fixe cependant une répartition 70/30 entre le Mississippi et l'Atchafalaya. En 2013, Bobby Jindal avait poussé a augmenter temporairement cet équilibre en privilégiant l'Atchafalaya mais le cas de figure actuel est différent. Reste qu'un million de personnes dans la région de la Nouvelle-Orléans dépendent du Mississippi pour leur alimentation en eau potable.

Les intrusions d'eau salée, un phénomène déjà observé

Ce n’est pas la première fois que l'eau salée remonte le Mississippi et menace l'approvisionnement en eau potable du sud-est de la Louisiane rapelle Nola.com. Comme cette année, des seuils sous-marins temporaires dans le lit du fleuve ont déjà été construit en 1988, 1999, 2012 et 2022 pour bloquer sa progression. Les intrusions d'eau salée les plus préocuppantes se sont produites en 1936 et 1988. En 1988, leur progression s'était arrêté juste avant d'atteindre la station de Carrollton qui alimente toute la rive est de la paroisse d'Orléans. L'avancée des eaux salées remontant le fleuve était alors d'environ 3 kilomètres par jour et avaient un impact néfaste sur la faune et les végétaux des marais. Leurs avancées auraient été néanmoins stoppées naturellement par la bosse de Kenner ou Fairview Crossing, un barrage sous-marin naturel. C'est à cet endroit que les eaux salées avaient été arrêté en 1936.

L'approvisionnement en eau potable de plus en plus menacé

Les remontées d'eau salée dans le Mississippi deviennent un grave problème pour l'approvisionnement en eau potable des populations s'inquiète Nola.com. Le phénomène pourrait s'amplifier les prochaines années en raison du changement climatique. Les gestionnaires de services d'assainissement et les villes prennent en compte l'ampleur des défis qui les attendent. Pour l'heure, la solution au problème passerait par la construction de conduites pour alimenter les stations de traitement avec des eaux non polluées pompées en amont. La paroisse de Jefferson a récemment annoncé un tel plan d'urgence avec la mise en place de tuyaux flexibles. Le Water Board et le S&WB étudient aussi des projets similaires. La créations de conduite risque d'être complique et coûteuse mais viable. L'eau de la région de la Nouvelle-Orléans reste potable mais les eaux salées pourraient toucher son usine de traitement d'eau de Carrollton d'ici la fin du mois. Le temps presse.

Un Mississippi qui atteint toujours ses plus bas niveaux

La présence d'eau salée dans le Mississippi liée au bas niveau de ses eaux inquiète les autorités et les gestionnaires des services de distribution d'eau potable selon Nola.com. Les spécialistes ne s'attendent à une amélioration de la situation qu'au cours des mois de novembre ou de décembre. Les prévisions de précipitations sur le bassin du fleuve, notamment sur le haut Mississippi, le Missouri et l'Ohio, sont pour l'heure peu encourageantes du fait de la présence de hautes pressions qui stationnent sur le pays. Il faudra atteindre un débit d'au moins 8.500 mètres cubes par seconde pour espérer un retour à la normale. Pour l'heure, le débit atteint difficilement 4.400 mètres cubes et les rares pluies ont été absorbés par les sols désséchés par la sécheresse qui a touché le Midwest. D'importantes pluies dans la vallée de l'Ohio restent une source d'espoir pour les hydrologues. Cette sécheresse serait un des effets du phénomène d'El Niño.

Le Mississippi au plus bas à cause de la sécheresse

En raison d'un déficit de pluies sur l'ensemble de son bassin, le Mississippi est à son plus bas niveau indique Nola.com. Le niveau qu'il atteind cette année pourrait avoisiner les records enregistrés lors des sécheresses de 2000, 2012 et 2022 mais sans doute ne pas battre celui de 1988. Les quotes à Bâton-Rouge et à La Nouvelle-Orléans atteignent respectivement 2m moins d'1m. Elles devraient baisser à 1,2 m et à 0,5 m le mois prochain. Ce bas niveau peut causer de nombreux problèmes notamment pour le traffic fluvial. Néanmoins le port de La Nouvelle-Orléans n'est pas encore touché grace au chenal de 15m de profondeur de Bâton-Rouge à l'embouchure du fleuve. L'autre impact est celui sur l'approvisionnement en eau potable des populations en raison de l'augmentation de la salinité des eaux.

Mobilisation contre le sel dans la paroisse de Plaquemine

L'état d'urgence a été décrété dans la paroisse de Plaquemines pour faire face à la menace de contamination au sel sur l'approvisionnement en eau potable. Le faible débit du Mississippi lié à la sécheresse qui sévit dans le Midwest menace plusieurs usines de traitement des eaux de la région annonce Nola.com. Celle de Boothville vient d'en être victime. Le Corp des ingénieurs de l'armée a récemment annoncé la construction d'une digue sous marine au fond du fleuve près de Myrtle Grove afin de bloquer le flux d'eau salée vers le nord. La décision vise a protéger les approvisionnements en eau potable des paroisses de Plaquemines et de Saint-Bernard mais aussi celles de La Nouvelle-Orléans. En attendant la réalisation des travaux, une unité de désalinisation est installée à Boothville.